C’est presque une honte aujourd’hui de s’avouer catholique

Dans le milieu dans lequel je vis, un catholique est ridicule, grotesque, risible, naïf, coincé.

Bien des fois j’ai été jusqu’à renier mon appartenance à cette religion qui a bercé mon enfance ; je m’en suis même ouvertement moqué, avec ironie. J’en ai alors secrètement voulu à l’Église de m’obliger à de tels sarcasmes, en restant une religion ringarde, incapable de séduire qui que ce soit, dans cette vision de gauche bien-pensante dans laquelle nous trempons.

C’est presque une honte aujourd’hui de s’avouer catholique. Cela semble plus difficile que de faire son coming out, ou de dire qu’on a pris des antidépresseurs, ou bien encore qu’on ne fait pas autant l’amour que la moyenne des Français.

En tout cas, dans le milieu dans lequel je vis, un catholique est ridicule, grotesque, risible, naïf, coincé. Il porte des slips kangourous et des chemises à manches courtes, sa femme a du poil aux pattes et le front luisant, il vote en secret pour l’extrême droite, il a les idées courtes et les ongles sales, il mijote dans de bons sentiments qui agacent, n’est jamais allé en boîte de nuit et trimballe une tripotée de mioches au nez coulant dans un Renault Espace délabré…

C’est l’exact opposé de l’image de producteur branché que je me dois de donner ! Allez expliquer au directeur des programmes d’une chaîne pour ados, ou à une animatrice en vogue, que vous allez à la messe, vous verrez l’effet !

Thierry Bizot : Catholique anonyme" p. 42

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