Comment résister au mal ? ( 2 / 2 )

On sait qu’on ne peut sortir vainqueurs sans la prière, sans l’aide de Dieu. Dans le « combat spirituel » la prière n’est pas le seul moyen à mettre en œuvre, pensons aussi aux sacrements. - Lire aussi le témoignage d’un prêtre exorciste.

Avec Jésus nous serons vainqueurs :

Mais ne restons pas sur ces impressions fâcheuses qui conduiraient à croire que tout est perdu d’avance. Avec Jésus nous serons certainement vainqueurs.
Le combat sera peut-être rude parfois mais nous nous en sortirons. Renoncer à la voie qui mène à la perdition pour choisir celle qui monte c’est se préparer à éprouver des épreuves mais aussi de très grands bonheurs.

Pensons à la belle histoire de Moïse. Il est en train de garder ses troupeaux dans le désert et voilà qu’il fait sa rencontre avec Dieu présent dans ce buisson qui brûlait sans se consumer. Dieu qui a préparé cet homme de longue date à sa mission lui demande maintenant d’abandonner ses troupeaux et de retourner en Egypte pour délivrer les siens de l’esclavage de Pharaon. Effrayé par une telle mission Moïse se récuse. Pour écarter ses nombreuses objections Dieu n’a qu’une réponse :
« Je serai avec toi ! »
(Exode 3:12)
Et Moïse finira pas accepter. Il en sera ainsi chaque fois qu’il devra faire face à des difficultés qui sembleront insurmontables. Cet épisode biblique est plein d’enseignements pour nous.

La tenue du combattant.

Dans le livret Alpha à la page 39 vous voyez le dessin d’un soldat romain en tenue de combat et on rapporte des textes de saint Paul pleins de termes guerriers : casque, cuirasse, ceinture, bouclier, etc. Pour les contemporains de Paul ce devait être parlant. Certains avaient regardé des combats de gladiateurs et l’apôtre lui-même a peut-être assisté lui-même aux grands jeux qui se donnaient dans les grandes villes de l’époque, à Corinthe notamment.

Les combats de notre temps.

Les combats ne se présentent plus de la même manière de notre temps. Mais on est encore tout aussi sensibles aux efforts des sportifs qui s’imposent des privations et un entraînement intensif pour gagner la médaille d’or.
Pensons aussi aux efforts consentis par ces navigateurs solitaires qui choisissent de faire le tour du monde sur de frêles embarcations.
Il est un autre type de combat pour lequel à notre époque on s’impose des efforts surhumains, c’est celui du combat contre la maladie. On édicte des normes draconiennes pour faire barrage aux microbes qui pourraient s’introduire dans nos aliments. Des commissions de sécurité de toutes sortes contrôlent sévèrement écoles, hôpitaux, hôtels, magasins, etc.

Protéger le corps mais l’âme également.

Bravo pour tout cela. Il faut protéger notre corps évidemment, dommage qu’on en fasse pas tout autant pour protéger nos âmes, celles des plus faibles, des plus influençables, des enfants par exemple ? On dirait que les maladies de l’âme n’existent pas, on a d’attention que pour celles du corps. Et pourtant … !
Dans ce combat que nous avons à livrer contre les forces du mal pour protéger nos âmes prenons aussi des précautions.

« Aide-toi et le ciel t’aidera » !

On sait qu’on ne peut sortir vainqueurs sans la prière, sans l’aide de Dieu. Mais rappelons-nous aussi le proverbe : « Aide-toi et le ciel t’aidera ». Jésus ne peut être plus clair à ce sujet :
« Si ton œil droit est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi »
(Matthieu 5:29)
Ce sont là des paroles fortes. Jésus reproche souvent à ses disciples de manquer de foi mais aussi de manquer d’intelligence.

Dans ma vie qu’est-ce qui m’empêche d’aller vers Dieu ?

A chacun de trouver des applications concrètes de ces paroles du Seigneur pour sa propre vie. Qu’est-ce qui m’empêche d’aller vers Dieu ? Est-ce la compagnie de telle personne ? Et si c’étaient certaines lectures, des films, des magazines, certaines émissions de radio ou de télévision ?

Le combat d’un exorciste, il relate son expérience au sein d’un ministère de plus en plus sollicité.

Quand il faudra livrer bataille… :

Mais on aura beau prendre toutes les précautions voulues il faudra quand même livrer bataille. Souhaitons que notre système immunitaire, à ce moment-là, sera au mieux de sa forme pour le combat. Nous savons ce qu’il faut faire pour cela.

Lorsque Jésus, la veille de sa mort, se prépare à vivre les moments les plus difficiles de sa vie, il se retire au Jardin des Oliviers pour prier. Il prend avec lui trois de ses disciples et les invitent à prier avec lui.
Mais ceux-ci ne pourront le soutenir comme il le faudrait dans son épreuve.
« Et il vint vers les disciples, qu’il trouva endormis, et il dit à Pierre : Vous n’avez donc pu veiller une heure avec moi ! Veillez et priez, afin que vous ne tombiez pas dans la tentation ; l’esprit est bien disposé, mais la chair est faible »
(Matthieu 26:40-41)

La prière, pas seulement quand ça va mal !

La prière donc, une prière régulière, pas seulement quand ça va mal. La prière comme un vaccin qu’on se fait administrer quand on est en bonne santé en prévision des futures attaques microbiennes.
La prière que l’on fait soi-même mais aussi la prière qu’il faut avoir l’humilité de demander à d’autres pour soi quand ça va mal.

Dans ce « combat spirituel » la prière n’est pas le seul moyen à mettre en œuvre, pensons aussi aux sacrements, au soutien de la communauté.

Malheur à celui qui va seul !

Il faut insister sur ce dernier point. Malheur à celui qui va seul lit-on dans la Bible.
S’aventurer tout seul en montagne ou sur la mer c’est faire preuve de beaucoup d’imprudence et de légèreté. On peut en dire tout autant dans la vie spirituelle.
On se fait facilement illusion sur son propre compte. Ceux qui prétendent avoir une ligne téléphonique directe avec le Saint Esprit sont facilement pris pour des illuminés.
On déplore à juste titre les progrès exagérés de l’individualisme à notre époque. On rencontre malheureusement beaucoup trop de gens que la rupture du lien social a jeté dans le malheur. Notre première ligne de défense ce sont bien les communautés diverses auxquelles on appartient.

Restons liés fermement à notre communauté paroissiale même si elle n’est pas parfaite. Beaucoup de ceux qui se disent croyants non pratiquants sont certainement des proies faciles pour l’ennemi quand arrivent les tempêtes de la vie. Pendant un cours Alpha on fait l’expérience d’une communauté chaleureuse. Tout paraît plus facile alors. C’est une leçon à ne pas oublier.

Les bienfaits de l’accompagnement spirituel.

Mais on peut encore faire mieux. A certaines périodes de l’Eglise l’accompagnement spirituel était beaucoup pratiqué. On l’appelait la direction spirituelle puis on en n’a plus senti le besoin. On redécouvre cette pratique aujourd’hui.
Cela consiste à trouver une personne de confiance, le plus souvent un prêtre ou un religieux, mais il y a aussi des laïcs formés pour cela. On rencontre cette personne régulièrement pour relire sa vie avec elle.
En nous écoutant cet accompagnateur nous aide à voir plus clair en nous. On lui parle de sa prière, de ses joies, de ses projets, des ses difficultés, etc.

Personnellement j’ai adopté cette pratique depuis environ 20 ans. Quand j’étais dans l’Allier je rencontrais régulièrement un Moine de l’Abbaye de Sept-Fons, quasiment tous les mois au début quand il ne me connaissait pas bien puis moins souvent.
Je ne saurais dire à quel point ce Père trappiste m’a aidé à cheminer dans la foi. Je repense à certains moments particulièrement difficiles. Je me demande parfois si j’aurais pu m’en sortir sans ses conseils et ses prières.
Depuis que je suis à Paris il m’est trop difficile de me rendre à Sept-Fons mais j’ai trouvé sur place un autre accompagnateur. Ce n’est pas si difficile qu’on le dit parfois de trouver quelqu’un qui veut bien vous rendre ce service.
On sait que le sacrement de réconciliation est un peu tombé en désuétude dans l’Eglise d’aujourd’hui.
L’accompagnement spirituel est un bon moyen de renouer avec ce sacrement qu’on appelle aussi la confession.

Que faire si l’on vient à tomber ?

« Sept fois le juste tombe, et il se relève » dit l’Ecriture (Proverbes 24:16).
C’est dire que la lutte contre les forces du mal ne comporte pas que des victoires. Quand on lit les vies de saints, du moins comme on les écrivait autrefois, on en retire l’impression qu’ils n’ont pas connu nos faiblesses. Quelle erreur ! On a tort de passer sous silence tout ce qui est moins glorieux dans leur vie.

Il nous arrivera certainement un jour ou l’autre de tomber. C’est alors que le démon s’efforcera de transformer notre défaite en victoire définitive pour son camp. Ce qu’il suggère dans ces cas-là c’est toujours la même chose.
« Ce n’est plus la peine de lutter, jamais on n’y arrivera, il n’y a qu’à tout laisser tomber. De toute façon Dieu n’a que faire de gens comme nous ! »
Notre ennemi cherche à nous faire douter de l’amour de Dieu pour nous.

La tentation du découragement.

C’est la tentation du découragement, sans doute la plus grave.
Relisons alors la parabole du Fils prodigue, un des plus beaux récits rapportés par l’évangéliste Luc. Le Père a donné à l’un de ses deux Fils toute liberté de le quitter pour aller dilapider sa part d’héritage. Celui-ci finira par connaître la misère loin des siens. Il sera malheureux. Mais son père aussi sera malheureux au point de guetter chaque jour le retour ce fils perdu. Quand cet enfant, vaincu par ses malheurs reviendra à la maison, son père ne lui fera aucun reproche, au contraire il sera si heureux qu’il voudra que toute sa maison se réjouisse avec lui. Jésus nous dit
« qu’il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent, que pour quatre-vingt- dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de repentance. »
( Luc 15:7)

Pour terminer j’ai envie de reprendre ce beau refrain qui dit toute la bonté de Dieu et qu’il faudrait chanter plus souvent :
« Dieu de tendresse et Dieu de pitié, Dieu plein d’amour et de fidélité, Dieu qui pardonne à ceux qui t’aiment et qui gardent ta parole. »

Pour approfondir :

  • Une émission qui parle de l’accompagnement spirituel.
  • Le livre de Tobie : un récit qui se lit comme un roman.
    On lit l’histoire du jeune Tobie qui fut accompagné par l’archange Raphaël sans le savoir. C’est là aussi qu’on trouve l’histoire de celle qu’il épousera après qu’elle ait été délivrée du démon Asmodée.
  • Reprendre le témoignage d’André LEVET : penser à ce prêtre, qui pareil à l’archange Raphaël a su accompagner ce maheureux pendant des années sans se décourager.

Il a rencontré Jésus ressuscité

fr Bernard Méha

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