Conversion au silence, itinéraire sprirituel d’un journaliste

Un livre de Michel Cool, publié chez « Salvator ». « Ce qui le fait avancer, en toutes ses activités, c’est le rayonnement secret du silence divin dans sa vie » Il nous révèle la haute idée qu’il se fait de son métier de journaliste.

Conversion au silence de Michel Cool

Chercher des traces de « visage de silence »

En vérité, je ne me lasse pas de chercher des traces de ce « visage de silence » sur tous les visages familiers ou étrangers que je croise chaque jour de ma vie. J’oserais dire, quitte à passer pour « fol en Christ » égalé sur la planète des médias, que cette chasse des signes de Dieu, chez mes semblables, donne un sens essentiel à mes activités journalistiques. (p. 99)

Résister aux vanités mondaines

Ce n’est pas une petite gageure que de résister aux vanités mondaines dans l’univers professionnel qui est le mien. Encore plus aujourd’hui qu’hier ! Car l’omniprésence de l’image dans notre société médiatisée sollicite souvent le journaliste à se montrer sur les écrans de télévision. Ce faisant, il court le risque de se complaire à se donner en spectacle. Il prend aussi le risque de s’habituer à vivre tout le temps en représentation de lui-même, à afficher un personnage infatué et factice pour les autres. Je suis attiré tout autant que nombre de mes collègues par ce vertige des vanités médiatiques. (p. 88)

Comment résister à ce puissant appât
si on veut rester fidèle à la rigueur de l’effacement de Marie, à l’humilité incarnée par Jean-Baptiste et Saint Benoît ? Je ne crois pas à l’existence de remède-miracle. Je crois par contre à l’efficience de la force d’âme quand elle cherche sincèrement à se déployer sous le regard de Dieu. Je m’y exerce pour ma part, chaque matin à la fin de ma prière silencieuse, en lisant un extrait de la Règle de Saint Benoît. Cette méditation régulière m’aide à revisiter ma vie quotidienne et mon comportement personnel à la lumière de cette Règle dont la sagesse séculaire ne cesse de m’émerveiller. (p. 88)

Le journalisme contemplatif

Le silence et l’émerveillement sont les sauvegardes du journalisme contemplatif que j’essaye de pratiquer, à rebours de la tendance actuelle des grands médias : elle consiste pour eux à privilégier le brouhaha et les scandales, sous l’impulsion croissante et frénétique des impératifs économiques et des commodités technologiques. Quitte à passer pour un journaliste démodé ou réactionnaire, je ne me résigne pas à abdiquer ma vocation relationnelle devant les contraintes ou les difficultés momentanées. Elle constitue à mes yeux la dimension poétique et spirituelle du journalisme. Poétique, car le journaliste peut égaler l’artiste et le poète car il transfigure avec ses mots ce qu’ont récolté ses yeux, ses oreilles son nez, son esprit et son cœur. En effet c’est d’abord avec tous ses sens en éveil et en mouvement qu’un journaliste opère. (p. 51)

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