Des idoles pour remplacer le vrai Dieu

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Pourquoi ne pas se débarrasser tout bonnement de ces religions qui risquent toujours de provoquer fanatisme et violence ? - Une longue liste d’idoles séculières : le progrès, l’histoire, la classe, la race, la planète.

Les commandements de Dieu, la Bible, la liturgie, les saints, la religion. Rien de cela n’est mauvais : ce sont au contraire des éléments excellents et nécessaires qui nous conduisent à Dieu mais ne sont pas Dieu - parce que Dieu seul est Dieu.

Cette dernière vérité, apparemment bien plate, semble pourtant lourde à porter. C’est que Dieu n’est pas commode. Contrairement aux idoles par lesquelles nous aimons le remplacer nous n’avons pas la main sur lui. Nous pouvons en comprendre quelque chose, heureusement, mais dans cette manière, nous serons toujours des débutants.

Nous pouvons en parler je crois, moi qui suis frère prêcheur ; mais c’est sans doute parce que je suis frère prêcheur que je sais que parler de Dieu, c’est manier des matières nucléaires, d’une extrême puissance, qui demandent donc d’extrêmes précautions, parce que Dieu, le vrai Dieu ne se laisse pas manipuler. Il ne peut servir mes intérêts et mes passions, et c’est pourquoi il peut sembler plus raisonnable de le remplacer par une idole presque aussi sacrée que lui, que je pourrai manipuler à ma guise.

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Ici commence le fanatisme : quand je veux faire rentrer l’infinité de Dieu dans l’étroitesse de mes idées, de mes enthousiasmes ou de mes haines ; quand je perds de vue qu’il est plus grand que moi, qu’il est au-delà de ces combats où je souhaite le mobiliser, mais que c’est au contraire à lui de me conduire où il veut.

Pourquoi ne pas se débarrasser tout bonnement
de ces religions qui risquent toujours
de provoquer fanatisme et violence ?

A ce point de mon raisonnement, on sera peut-être tenté de penser que, si Dieu est une matière nucléaire, le plus simple serait tout de même de sortir du nucléaire. Si croire en Dieu est une voie semée de dangers, pourquoi ne pas se débarrasser tout bonnement de ces religions qui risquent toujours de provoquer fanatisme et violence ? Ce serait oublier que les idéologies profanes n’ont jamais provoqué à leur tour tant de fanatisme, et un fanatisme parfois meurtrier, que lorsqu’elles ont voulu se débarrasser de Dieu. Parce que le cœur humain est ainsi fait : quand la place est vide, il faut qu’il comble le trou.

Si l’on a écarté les idoles religieuses, on trouvera des idoles séculières : le progrès, l’histoire, la classe, la race, la planète, la liste est longue des candidats qui ont un jour ou l’autre occupé le trône, donnant naissance à des fanatismes parfaitement profanes. Mais profane ou religieux, le fanatisme a la même origine : l’absence de Dieu, qu’on a voulu remplacer par autre chose. le meilleur moyen de ne pas le remplacer, c’est sans doute de le laisser à sa place. Parce que Dieu seul est Dieu.

Adrien Candiard : Du fanatisme - Quand la religion est malade page 56-58

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