Habiter les Lieux de Métamorphose.

Les moines des cités aujourd’hui choisissent un lieu symbolique. C’est un lieu réputé rude et dangereux. C’est un lieu de contestation face à la société de l’enrichissement égoïste.

HLM : Habiter les Lieux de Métamorphose.
« Nous sommes sur une ligne sismique, une ligne de fracture entre le Nord et le Sud, entre nations riches et pauvres, entre le monde musulman et le monde chrétien. Il faut donc que nous soyons là. »

Voilà ce que rappelait Pierre Claverie, archevêque d’Oran, à la veille de son assassinat le 1er août 1996. Nous aussi, nous voulons demeurer « là » : la vie monastique consiste d’abord à habiter un lieu symbolique du Royaume et non à accomplir une tâche particulière, fût-elle bienfaisante.
« Les déserts sont des lieux de désolation : les cités pauvres aussi,
note Margaret McKenna. Le choix de ces lieux exprime une conversion et un engagement. »

Les moines qui, à partir du IVe siècle, ont peuplé les déserts d’Egypte, de Palestine et de Syrie voulaient retrouver la simplicité de l’Evangile. Le christianisme était devenu la religion officielle de Rome après la conversion de l’empereur Constantin : l’Eglise avait désormais pignon sur rue ; elle était devenue l’alliée des riches et des puissants. Ce n’était plus l’Eglise des martyrs et des catacombes. Les Pères du Désert voulaient rappeler que Jésus était né dans une mangeoire à Bethléem.

Les moines des cités aujourd’hui choisissent un autre lieu symbolique. Mais c’est un lieu lui aussi périphérique, réputé rude et dangereux. C’est un lieu de contestation face à la société de l’enrichissement égoïste. C’est un lieu d’épreuve et de dépouillement qui ouvre à la communion avec les plus petits.

Henry Quinson : « Moine des Cités » p. 133

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