L’Islam et les prophètes

L’Islam reconnaît tous les prophètes. Il est certain qu’il met entre eux des différences. Certains sont regardés comme plus importants que d’autres mais tous sont considérés comme manifestant la vérité du seul et même message. Jésus est l’un des prophètes.

L’Islam et les prophètes

Les chrétiens, de la même manière, reconnaissent-ils tous les prophètes comme tels, y compris Mahomet ?

Comment les musulmans voient les prophètes

Le Coran cite de nombreux prophètes envoyés par Dieu au cours de l’histoire, l’un après l’autre. Jésus est l’un des plus grands parmi eux (2 :136,253 ; 3 :84 ; ect.). Cependant la suite des prophètes atteint sa conclusion et son sommet avec Mahomet, le ‘Sceau des Prophètes’ (33 :40).
En conséquence, la foi musulmane, reconnaît dans la révélation du Coran le critère de vérité pour toutes les questions religieuses.

Le rejet de Mahomet ressenti comme une insulte

Les musulmans se sentent offensés quand les chrétiens refusent à Mahomet le statut de prophète. Quand les chrétiens refusent de considérer Mahomet comme le prophète que Dieu lui-même a choisi pour donner le Coran à toute la race humaine les musulmans considèrent qu’ils dépouillent aussi l’islam de ses valeurs religieuse, spirituelle et mystique, ce qui est vrai également pour les pratiques religieuses des musulmans dans leur ensemble et particulièrement de ceux qui dialoguent avec eux.

Pour les musulmans ce rejet est ressenti comme une insulte envers la personne qu’on leur a enseigné à respecter et aimer depuis leur plus tendre enfance. Ce sentiment est souvent renforcé quand les musulmans qui dialoguent avec eux sont familiers des jugements négatifs sur Mahomet qui sont une longue tradition dans la littérature et la théologie chrétiennes où Mahomet est souvent dépeint comme un menteur et un trompeur.

Les prophètes nommés par le Coran

Depuis le début le Coran affirme qu’il délivre le même enseignement du monothéisme que Dieu a déjà transmis à travers les prophètes anciens. Et cet enseignement est maintenant donné clairement par le Coran dans la langue arabe.
Le Coran nomme beaucoup de ces prophètes par leur nom, la plupart de ces noms nous sont familiers à travers la tradition biblique.
Après Adam vient Enoch (Idris), Noé (Nuh), Abraham (Ibrahim), Isaac (Ishaq), Ismaël (Isma.il), Lot (Lut), Jacob (Ya.qub), Joseph (Yusuf), Jethro (Shu.ayb), Moïse (Musa), Aaron (Harun), David (Dawud), Solomon (Sulaiman), Elie (Ilyas), Elisée (Al-yasa), Jonas (Yunus), Job (Ayyub), Zacharie (Zakariyya), et son fils Jena (Yahya), le Baptiste et Jésus (.Isa), le fils de Marie. (Marie n’est pas appelée prophète dans le Coran et généralement elle n’est pas considérée comme telle par les musulmans mais on lui accorde un grand respect et en fait c’est la seule femme nommée dans le Coran.)

A part Elie, Elisée, Jonas et Moïse (en certaines occasions), ces personnages ne sont pas normalement considérés comme prophètes dans la Bible. Par ailleurs, les quatre ‘grands’ et les douze ‘petits’ prophètes bibliques – à part Jonas – ne sont pas mentionnés dans le Coran et Jonas n’est mentionné que dans le contexte du récit du grand poisson qui l’a avalé. Le Coran mentionne aussi en passant le prophète Dhulkilf, qui est parfois identifié à Ezéchiel. De plus il y a des prophètes coraniques inconnus de la Bible, notamment Hud, le prophète de la tribu de ‘Ad et Salih, le prophète de la tribu de Thamud.

Trois des prophètes coraniques sont expliqués avec des détails particuliers. Ce sont des personnages centraux dans les récits du Coran. Parfois ils rappellent des passages de la Bible mais parfois aussi ils s’en éloignent considérablement.

Abraham par obéissance à Dieu est prêt à sacrifier son fils.

Celui-ci n’est pas nommé dans le Coran mais tous les musulmans maintenant croient qu’ils s’agit d’Ismaël et non d’Isaac comme dans la Bible.
Abraham salue et souhaite la bienvenue aux anges que Dieu lui envoie. C’est un modèle frappant et parfait de la foi monothéiste. Il débarrasse le culte des Mecquois du polythéisme et, avec son fils Ismaël, il pose la pierre de fondation de la Kaaba. Ainsi, Abraham est le seul parmi les prophètes qui modèle les prières et l’esprit du Hadji (le pèlerinage prescrit aux Musulmans dans le Coran).

Moïse est sauvé des eaux du Nil et élevé à la cour du Pharaon.
Plus tard, avec l’aide de son frère Aaron, il obtient la permission de quitter l’Egypte pour son peuple. Après la traversée la Mer Rouge à pied sec, Dieu parle à Moïse sur le Mont Sinaïe (connu aussi comme ‘kalim Allah’ ) et Dieu lui confie la Torah (c’est-à-dire les cinq livres de Moïse).

Jésus naît de la Vierge Marie de manière miraculeuse
(dans le désert sous un palmier) ; il reçoit de Dieu l’Evangile (‘injil’ – un seul livre) ; il prêche le monothéisme aux Fils d’Israël, accomplit divers miracles (par exemple il donne vie à un oiseau fait d’argile, il révèle des pensées cachées, il guérit des aveugles et des lépreux, il rend des morts à la vie). Il est en butte à l’hostilité des Juifs, qui affirment même qu’ils l’ont crucifié. Ceci cependant est une illusion parce que Dieu a enlevé Jésus vers lui au ciel avant que les Juifs aient pu exécuter leur plan.

Jésus est vivant et reviendra à la fin des temps
comme un précurseur pour préparer le Jour du Jugement et proclamer que l’islam est la vraie religion. Durant sa vie il prédit la venue du dernier des prophètes qui portera le nom d’Ahmed (61 :6 ; ce nom est l’équivalent de Mohamed). Il est le ‘Verbe de Dieu’ et ‘l’Esprit de Dieu, mais il n’est ni le Fils de Dieu ni Dieu lui-même.

Le plus grand des prophètes est Mohamed lui-même, le ‘Sceau des Prophètes’.
Il est né à la Mecque 570 ans après le Christ. A l’âge de 40 ans ce marchand prospère a reçu des révélations qui l’ont poussé à devenir prophète et à proclamer à nouveau la volonté du Dieu unique. Ses paroles – considérées comme la révélation directe de la ‘table conservée’ dans le ciel – ont été rassemblées dans le Coran.
En 622 Mohamed échappe à la persécution des Mecquois. Il atteint Yathrib (plus tard appelée Médine) en traversant le Hijra. C’est là qu’il devient à la fois un chef religieux et un chef politique, réalisant l’unité de tous les Musulmans dans la foi en un seul Dieu. Il les rassemble dans une communauté (Umma), qui dépasse toutes les divisions tribales et, malgré quelques échecs, devient de plus en plus puissante.

Mahomet espérait que les Juifs et les
Chrétiens accepteraient son message.

D’après lui celui-ci venait plutôt accomplir que remplacer leurs croyances. Mais cet espoir ne fut pas réalisé. Les affaires en vinrent à un point de rupture et Mahomet changea la direction de la prière. On ne se tournerait plus vers Jérusalem mais vers la Kaaba à La Mecque.

En 630 il détruisit les idoles, les peintures et les symboles religieux à La Mecque. C’est vers cette ville, en 632, que se fit le grand pèlerinage conduit pas Mahomet lui-même. C’est ainsi que s’établit la tradition des pèlerinages qui depuis se sont déroulés chaque année.
Mahomet mourut en 632. Au même titre que le Coran, la vie de Mahomet et son comportement servent de modèle aux Musulmans. Après la mort de Khadija, il épousa un certain nombre de femmes en même temps. Selon la tradition musulmane Mahomet ne savait pas lire. Ce fait renforce la conviction que son enseignement est dû entièrement à une révélation, sans aucune contribution de sa part.

Des histoires de prophètes dans le Coran
qui suivent le même schéma :

Il est à noter que beaucoup parmi les histoires des prophètes dans le Coran suivent le même schéma :

  • un prophète est choisi par Dieu parmi le propre peuple de ce prophète ;
  • il proclame qu’il n’y a qu’un seul Dieu (le même message enseigné par tous les prophètes) ;
  • il rencontre l’hostilité de son peuple et il est même menacé de mort ;
  • Dieu sauve celui qu’il a envoyé et punit le peuple qui ne croit pas.

Ce schéma correspond parfaitement avec l’expérience de Mahomet, qui paraît similaire à celle de des prophètes qui l’ont précédé, d’après les récits du Coran.
Ainsi le Jésus du Coran, comme Mahomet, est un prédicateur du monothéisme qui presque constamment rejette l’idée que d’autres lui attribuent, à savoir que lui et sa mère sont des dieux en même temps qu’Allah (5 :116-117).

A Médine, après l’Hégire, Mahomet a rencontré l’hostilité
de la part des tribus locales juives et aussi, à un degré moindre, des Chrétiens. Son message est relié à la tradition biblique mais avec des points d’insistance différents. C’est pourquoi Mahomet lui-même et sa communauté se voyaient comme les vrais fidèles d’Abraham et rejetaient la prétention des Juifs et des Chrétiens de suivre la vraie tradition d’Abraham. D’après eux, Abraham n’était ni un Juif ni un Chrétien mais plutôt le représentant parfait des croyants monothéistes. C’est cela que Mahomet venait restaurer et renouveler (2 :135,140).

De plus Mahomet se voyait lui-même comme l’héritier d’une tradition prophétique authentique
qui trouvait son sommet et son plein achèvement en lui le ‘Sceau des prophètes’ (33 :40). Le message à lui confié, le Coran, devenait ainsi le critère pour mesurer toutes les Saintes Ecritures qui l’avaient précédé : la Torah (Tawrat), les Psaumes (Zabur), l’Evangile (Injil). Selon l’enseignement coranique ces Ecritures ne furent pas interprétées correctement. Elles ont été changées ou même déformées (tahrif) et n’existent plus dans leur pureté originelle. C’est pourquoi l’Islam est maintenant la seule religion véritable et non corrompue.

D’après un texte diffusé en anglais sur Internet
cf : http://www.answers-to-muslims.com/

Une conférence du Père François Varillon sur l’islam

2e partie de cette conférence

3e partie de cette conférence

4e partie de cette conférence

5e partie de cette conférence

6e et dernière partie de cette conférence

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