Marthe Robin : Un psychiatre témoigne

Le docteur Assailly, neuropsychiatre, a eu la possibilité d’examiner le corps et l’esprit de Marthe Robin. Dans son livre, il apporte un témoignage scientifique sur les aspects extraordinaires de cette vie mystique.

Pourquoi avez-vous écrit ce livre ?

C’est à la demande de mes confrères, incrédules d’ailleurs, que je me suis exécuté : il leur fallait un ouvrage clair, bref et qui soit lisible. En effet, les esprits étaient très montés contre Marthe Robin, les journaux parlaient de « supercherie magistrale », et l’accusation d’hystérie lancée par le docteur Mottet qui ne l’avait jamais rencontrée, était très grave.

Que signifie, en quelques mots, l’hystérie ?

L’hystérie se manifeste par la mythomanie, la vanité souvent puérile, et l’hypersuggestibilité du malade. Or si l’on considère Marthe, il n’y avait rien de tout cela.

Mais comment pouvez-vous affirmer, après seulement cinq entretiens, que Marthe Robin était saine d’esprit ?

C’est très simple ! Nous avons eu très vite une relation de collaboration. N’oubliez pas que c’est à son initiative que je suis venu la voir la première fois : « Nous allons collaborer ! » m’a-t-elle dit. Et nous avons collaboré pendant trente ans, ce qui eut été impensable avec une malade.

Quel genre de collaboration ?

Je confiais certains de mes patients à Marthe. Elle parlait peu, quelquefois pas du tout, car comme m’expliquait le père Finet « elle s’enfonce dans sa prière et sa souffrance ». Mais j’ai vu les fruits de cette collaboration pour mes malades, fruits dont évidemment le secret professionnel m’empêche de témoigner mais qui sont là, bien réels et éclatants.

Vous dites dans votre livre que vous avez pu examiner Marthe une fois. Quelle valeur médicale accorder à cet unique examen fait à la lueur d’une torche ?

Cet examen est venu confirmer celui pratiqué par mon confrère le docteur Ricard qui, avant moi, a examiné Marthe pendant cinq heures. Je n’avais plus aucun doute sur la véracité de la conclusion de son examen. Certains regretteront que j’ai renoncé à mon projet de mettre Marthe en clinique pendant un mois comme je l’avais envisagé, mais je me porte garant du sérieux et de l’authenticité des phénomènes vécus par Marthe. Un exemple, je peux affirmer, car je l’ai scientifiquement vérifié, que Marthe n’a ni bu ni mangé, sauf une hostie par semaine, pendant 50 ans, et j’explique dans mon livre comment cela se passait.

Tous ceux qui ont rencontré Marthe Robin ont parlé de son réalisme, de son humour, en un mot de son charme. Y avez-vous été sensible au détriment d’une certaine objectivité scientifique ?

C’est vrai que j’ai évolué dans ma relation avec Marthe. J’étais venu pour l’examiner, examiner tout, les stigmates, le « ni manger ni boire », les passions du vendredi, etc. Mais elle m’a aidé à replacer les choses dans une perspective plus juste. Elle était prête à aller en clinique par obéissance, mais elle disait « Vous allez déplacer le problème sans le résoudre ». Et elle me ramenait toujours à notre collaboration.

Au fond, nous nous sommes connus à travers « nos malades ». Marthe était extrêmement capable, aimable au sens propre, très délicate, n’insistant pas sur les questions difficiles. Et je ne pense pas. parce que je l’aimais et la respectais, avoir perdu à son contact mon objectivité scientifique, bien au contraire !

Justement, qui est Marthe Robin pour vous ?

Outre qu’elle fut une collaboratrice dans mon travail - et quelle collaboratrice !- pour moi, Marthe est vraiment une grande sainte. J’ai connu d’autres « saintes », j’ai été très lié par exemple avec Céline, la sœur de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, qui avait une sainteté différente. Oui, pour moi, Marthe est une grande sainte… Mais c’est un secret que je vous livre… car j’attends, bien sûr comme tout le monde, les conclusions de son procès en béatification à Rome !

Que pensez-vous de son œuvre, les Foyers de Charité ?

La question est vaste, il y a tellement à dire ! Je continue, bien sûr, à être en lien avec les Foyers de Charité et à y envoyer beaucoup de personnes pour faire la retraite. Je vois le travail magnifique qui y est fait, les résultats obtenus, la joie de ceux qui en reviennent… Je ne me rappelle pas de personnes qui ne m’aient pas remercié de les y avoir envoyées. Pour en revenir à la question du début, amenez-moi une seule hystérique qui ait fondé 70 Foyers de Charité dans 40 pays du monde ! Cela n’existe pas !

Propos recueillis par Inès de BAUDRY d’ASSON

  • Voir : Alain Assaiily. Marthe Robin, témoignage d’un psychiatre ,
    éditions de l’Emmanuel, 160 pages.
  • Lu dans « La France Catholique »n°2573 - 30 novembre 1996

Vos témoignages

  • Cyril 11 janvier 2011 21:04

    La démarche du docteur Assailly n’a strictement rien de scientifique… Elle est basée sur l’honnêteté de Marthe Robin. Ce qui n’est pas une preuve scientifique. Il aurait fallu isoler cette dames dans une chambre d’hôpital et la surveiller 24 sur 24… Et elle serait morte au bout d’une semaine maximum, totalement déshydratée. Je ne vois franchement pas les raisons pour lesquelles Dieu, le Christ ou Marie se seraient évertués à faire souffrir une dame pendant près de 50 ans… Je sais que selon les croyants, « les voies du Seigneur sont impénétrables » mais là elles en deviennent totalement incohérentes. Le Christ, tel qu’il est décrit dans les Evangiles, qu’il soit le fils de Dieu ou pas,nous apparaît tel un être d’une grande humanité. Il demande aux Hommes de s’aimer les uns les autres mais aurait infligé 50 ans de souffrance à un être humain ? La philosophie du Christ est séduisante car c’est un message de paix même pour moi qui suis agnostique… Mais l’histoire de Marthe Robin dans son rapport à ce qu’elle appelle Dieux, me fait peur.

    • Marthe Robin : Un psychiatre témoigne 22 février 2011 13:00, par Michel

      T’es comme saint Thomas qui doit voir pour croire ! Pas moi, je crois sans avoir vu, heureusement pour moi !

      Les foyers de la charité, tu les as vus ?

      Dieu est tout puissant, il peut faire de grandes choses ! Il n’oblige personne, il ne force personne, c’est un Dieu d’amour et de tolérance ! Il se révèle à ceux qui le cherchent avec sincérité et amour ! L’Homme est fait pour aimer ! Amicales Salutations Michel

    • Marthe Robin : Un psychiatre témoigne 31 août 2011 04:34, par basile94

      Il ne faut pas voir seulement ici la souffrance. mais bien le fait que Jésus fut crucifié. de nous montrer,de nous rappeler a notre époque lointaine que christ fut mit en croix pour nous. tu ne vois que la souffrance qu’elle a endurée mais croit moi que pour elle, ce fut surement une bénédiction. elle ira au paradis, et croit moi que la place qu’elle aura sera tellement haute et bénie par DIeu que les souffrances physique qu’elle a pu endurer ne sont que mineures. de plus, elle a du etre toute sa vie dans une plénitude spirituelle. elle était dans le chemin de DIEU durant toute sa vie. Jésus a souffert sur la croix pour NOUS. elle a souffert également pour NOUS. pour qu’ON OUBLIT PAS. Amen

    • Marthe Robin : Un psychiatre témoigne 22 septembre 2011 07:11, par Anne

      Justement, c’est par la souffrance extrême (stigmatisés ou non) des élus, que le message du Christ prend toute sa valeur et son ampleur. Il serait trop facile d’accorder des « facilités » à ces élus : qui les croirait ? C’est dans les difficultés, voire la souffrance, que l’on aime le plus. C’est dans les épreuves que l’on grandit. On a plus d’humanité, on est compréhensif, attentif, « écoutant » et aimant envers les autres. Relisez la bible et au lieu d’essayer de comprendre avec votre raison, comprenez avec votre cœur. Ne pas avoir peur, non, car ces élus sont préparés depuis leur plus jeune âge à l’insu de leurs proches. Ils sont les messagers et les témoins du Christ et ils nous donnent un formible espoir. La prière de l’Ange : Mon Dieu, je CROIS, j’ADORE, j’ESPERE et je vous AIME. Je vous pardon pour tous ceux qui ne croient pas, n’adorent pas, n’espèrent pas et ne vous aime pas. C’est la plus belle prière (à mon sens). C’est toute la mesure de la vie d’un chrétien qui n’a renié ni son baptême, ni à sa fidélité au Christ.

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