Pour approfondir la pensée musulmane

Le Coran fait référence à la solidarité des êtres humains dans le péché aussi bien que dans les bonnes actions - Le Coran nie la mort de Jésus sur la croix.

1. L’Humanité et le Péché

Le Coran suit de près le récit biblique du péché d’Adam (Coran 2 :30-38 ; 7 :19-27 ; 20 :117-123). Dieu ordonne à Adam et à son épouse (le Coran ne lui donne pas le nom d’Eve) de ne pas manger du fruit de l’arbre de vie mais ils commettent le péché en transgressant l’ordre de Dieu. Toutefois il est important de souligner que dans le Coran Adam se repent et que Dieu lui pardonne. Adam peut ainsi devenir le premier d’une lignée de prophètes sans péché. Le péché d’Adam a des conséquences pour ses descendants. Ils sont exclus du Paradis ; ils sont soumis aux tentations de Satan ; leur vie ordinaire est pleine de luttes.

Dans d’autres versets, pourtant, le Coran s’élève avec véhémence contre toute idée de responsabilité collective. La phrase souvent répétée : ‘Celui qui porte un fardeau ne peut porter le fardeau d’un autre …’ (6 :164 ; 7 :28 ; 7 :15 ; 35 :18 ; 39 :7). Le fait que ‘nos pères’ ont péché ne peut excuser nos propres transgressions. Chacun est incité à devenir conscient de sa propre responsabilité.

Le Jugement Dernier se basera strictement sur la responsabilité individuelle ; chacun devra appelé pour rendre compte ce jour-là. (Voir 52 :21 ; 53 :38 ; 56 :4-11 ; 82 :19 et spécialement 99 :7-8 : ‘Alors tous ceux qui auront fait le poids d’un atome de bonnes actions le verront. Et tous ceux qui auront fait le poids d’un atome de mal le verront’)

Pourtant le Coran reconnaît aussi clairement que les humains sont portés vers le mal par leur nature même.

Quand le Coran parle des humains en général il dit presque toujours qu’ils sont rebelles (‘ asin), ingrats/incroyants (les deux sens de kafir), violents, impatients, querelleurs, indignes de confiance (2 :75 ; 3 :72 ; 5 :61 ; 6 :43 ; 7 :94-5 ; 14 :34 ; 17 :11,67,100 ; 18 :54-5 ; 21 :37 ; 33 :72 ; 48 :26). Ils versent le sang et causent des méfaits (2 :30) depuis que le sang a été versé la première fois quand un fils d’Adam a versé le sang d’un autre fils (5 :27-32), jusqu’au massacre des prophètes par les Enfants d’Israël (2 :61 ;3 :21,112,181,183 ; 4 :155 : 5 :70). Le Coran parle de l’âme comme étant ‘certainement portée au mal’ (12 :53)

De plus le Coran fait référence à la solidarité des êtres humains dans le péché aussi bien que dans les bonnes actions.

Le méchant encourage la bonté, ceux qui sont perdus s’efforcent d’entraîner les autres dans l’erreur (2 :109 ;3 :69,98,110 ;5 :49) et ils se mettent ensemble pour agir contre Dieu (5 :78 ; 8 :73 ; 21 :54). En contraste les croyants se montrent solidaires en s’encourageant les uns les autres à faire le bien (4 :114 ; 9 :71 ; 60 :10).

Pour ce qui est de l’intercession,
les théologiens musulmans considèrent que le Coran enseigne que chaque prophète intercédera pour son propre peuple (24 :62 ; cf 3 :159 ;4 :54 ; 8 :33). Mahomet en particulier intercédera pour ceux qui le suivront, les Musulmans, en réponse aux prières des croyants, et, évidemment, toujours seulement ‘avec la permission de Dieu’ (2 :255 ; 10 :3 ; 19 :67). Chez les Soufis il y a tendance notable à multiplier les intercesseurs, mais c’est au risque d’encourager la superstition et d’encourir la désapprobation des théologiens.

2 – La Croix

Le Coran nie la mort de Jésus sur la croix de manière explicite :
‘Ils [les Juifs] ne l’ont pas tué, pas plus qu’ils ne l’ont crucifié, c’est ainsi seulement que cela leur est apparu’ . (4 :157 ; cf 3 :55). Les commentateurs du Coran interprètent habituellement l’expression ‘shubbiha lahum’ comme signifiant que quelqu’un fut substitué à Jésus et crucifié à sa place. Parmi ceux qui ont pris la place de Jésus les Hadith (traditions) et les commentateurs du Coran suggèrent le chef des Romains, Simon de Cyrène, Pierre et Judas Iscariote. Pour la tradition islamique dans son ensemble il ne fait de doute que Jésus n’a pas été crucifié ; au contraire Dieu, pour le protéger de ses ennemis, l’a enlevé, le mettant hors d’atteinte de ses ennemis, et l’a élevé auprès de lui dans le ciel. Jésus reviendra à la fin des temps pour proclamer la venue imminente du Dernier Jour.

Beaucoup d’histoires qui traitent des prophètes dans le Coran sont coulées dans un seul et même moule

Il est important de comprendre pourquoi le Coran et l’Islam nient un événement qui, par ailleurs, est considéré comme un fait historique certain. Plus que l’influence des tendances docètes et gnostiques c’est le monothéisme particulier du Coran lui-même qui amène à conclure que Jésus n’est pas mort sur la croix. Beaucoup d’histoires qui traitent des prophètes dans le Coran sont coulées dans un seul et même moule : le prophète est envoyé à sa nation mais il est rejeté par tous sauf un petit nombre : le peuple essaie de le tuer mais il est sauvé miraculeusement par Dieu car Dieu ne peut pas abandonner son propre envoyé à ses ennemis. On doit reconnaître que, dans la période de Médine, le Coran critique effectivement les Enfants d’Israël, les ancêtres des Juifs de Médine, car ils ont tué les prophètes qui leur ont été envoyés. Ce sont là quelques brèves allusions tandis que le modèle dominant dans le Coran parlent de prophètes délivrés par Dieu des mains de leurs ennemis. Il les vengent contre les incroyants. L’histoire de Jésus suit exactement le même schéma.

3 – Le pardon des péchés

Le Coran présente souvent Dieu comme celui qui pardonne beaucoup. Le repentir du pécheur et le pardon de Dieu sont intimement liés ; en réalité le pardon de Dieu devance même le repentir de l’homme et le provoque (9 :118). Les théologiens musulmans enseignent que le repentir efface complètement les péchés : cela arrive presque ‘automatiquement’ selon les Mutazilites, seulement ‘si Dieu le veut’ selon les Asharites, qui paradoxalement continuent à dire que le repentir de l’homme et le pardon divin sont liés de manière stricte. Si une personne se repent ses péchés sont effacés ; mais même s’il ne se repent pas Dieu lui pardonne quand même. De toute façon la doctrine des Asharites tient pour vrai que tous ceux qui gardent dans leur cœur ‘un atome de foi [musulmane]’ entreront au paradis.

Par contraste le Coran et les théologiens islamiques modernes soulignent l’importance des bonnes actions.

D’après un texte diffusé en anglais sur Internet
cf : http://www.answers-to-muslims.com/

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