Qui est Jésus ? ( 2 / 2 )

Jésus montre ce qu’il est vraiment par son enseignement et par ses œuvres. Il est ressuscité mais c’est en secret… Jésus se manifeste encore aujourd’hui.

Mais quelles raisons avons-nous
de croire que Jésus dit vrai ?

Beaucoup d’hommes se sont posé la question avant nous. Ils ont répondu oui ou non et ils ont essayé d’agir en conséquence. Ou tout simplement ils ont remis leur réponse à plus tard, quelquefois indéfiniment à plus tard ! Cette dernière attitude est malheureusement la plus courante.
Ces gens ressemblent à ceux de la parabole des invités au festin qu’on lit dans l’Evangile. Jésus nous dit qu’un grand banquet a été préparé. Le maître envoie chercher les invités mais ceux-ci répondent qu’ils n’ont pas le temps de venir. Ils ont toujours quelque chose d’autre à faire.

Mais nous ne sommes plus dans la même situation que les chrétiens des premières générations. Nous avons beaucoup de recul et nous pouvons constater les effets de ce ferment que l’enseignement de Jésus a déposé dans notre monde. Ils sont innombrables ceux qui ont cru en Jésus avant nous. On peut donc juger l’arbre à ses fruits.
Ceux qui critiquent l’Eglise, parfois avec raison, ont beau jeu de rappeler ses faiblesses. Ils nous parlent sans cesse et de Galilée et de l’inquisition. Mais pourquoi parlent-ils si peu de ces hommes ou de ces femmes extraordinaires, de ces disciples de Jésus qui ont marqué si fort leur temps.
Pour ne parler que de notre pays de France, que d’exemples il faudrait citer dans les siècles passés et aussi en notre temps car le ferment est toujours vigoureux. Notons enfin que lorsque de courageux disciples de Jésus se mettent en route ils font se lever une multitude innombrable pour travailler avec eux et prolonger leur action après leur mort.

Alors pourquoi tant d’hommes et de femmes ont-ils suivi Jésus
avant nous et le suivent encore ?

Il y a d’abord son enseignement, celui que l’on trouve dans le « Sermon sur la Montagne » qui a toujours fait l’admiration de tout le monde, croyants ou non, mais il n’y a pas que ce passage de l’Evangile. Il faut reconnaître que toutes les valeurs solides de notre culture occidentale reposent sur cet enseignement.
Que de chemin parcouru depuis la civilisation antique. Personne n’a osé dire avant Jésus :
« Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent ! »

ou encore :
« Ce que vous faites au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous le faites ! »

Si on reprend le célèbre texte de Mathieu (25, 31-45), dans lequel Jésus nous présente la scène du Jugement dernier on voit à quel degré il faut porter la fraternité entre les hommes. Jésus veut qu’on s’occupe du malade, de l’étranger, du prisonnier, de celui qui a faim ou n’a pas de quoi se vêtir comme si c’était lui-même qui était à leur place.

Jésus montre ce qu’il est vraiment par son enseignement
mais aussi par ses œuvres.

Il ne se contente pas de dire qu’il faut s’occuper des miséreux, il donne l’exemple. Il ne rejette personne, pas même les derniers parmi les exclus de son temps, les lépreux par exemple. Il ne se laisse pas enfermer par les cadres rigides de la loi juive.
Pour lui ce n’est pas l’homme qui est fait pour le sabbat mais bien le sabbat pour l’homme. Il n’a jamais fréquenté les grandes écoles de son temps, pourtant les plus instruits et les plus retors de ses contemporains n’arrivent pas à le compromettre.

Reprenons un instant le magnifique texte de la femme adultère. D’après la Loi il faudrait lapider la coupable. Que peut répondre Jésus à ceux qui ont trouvé ce moyen pour le piéger ?
Que la Loi est dépassée ? Non !
D’abord il ne répond rien.
Il se baisse et se met à écrire sur le sable. Comme certains assistants le pressent de répondre il se redresse et dit :
« Que celui qui est sans péché lui jette la première pierre ! »

Et personne n’ose commencer. Jésus se baisse à nouveau pour écrire. Tous se retirent en commençant par les plus âgés -précise l’Evangile, non sans quelque malice. Bientôt Jésus se retrouve seul avec cette femme. Il lui dit :
« Personne ne t’a condamnée ? Moi non plus je ne te condamnerai pas. Va et ne pèche plus ».

Derrière l’officier romain qui le supplie de guérir son serviteur, il sait voir l’homme, il fait l’éloge de sa foi et exauce sa demande. Il résiste à la tentation de devenir une vedette. Quand on veut faire de lui un roi, après le miracle de la multiplication des pains, il s’enfuit dans la montagne, décevant ainsi ses partisans. On ne peut le détourner de sa mission. Il ne fait pas sa volonté, dit-il, mais la volonté de celui qui l’a envoyé.

Il est capable de faire des miracles extraordinaires. Pourtant jamais il ne fera usage de ses pouvoirs pour son bénéfice personnel, pour échapper à ses ennemis par exemple. Quand il est sur la croix en train de mourir il est mis au défi :
« Descends de la croix et nous croirons en toi ! ».

Pourquoi n’en fait-il rien ? En est-il incapable ? Ceux qui assistent à cette scène en concluent sans doute que c’est un imposteur, - qu’il a été abandonné de Dieu. Ses disciples même se sont enfuis. Tout semble terminé ce vendredi soir.

Il est ressuscité mais c’est en secret…

Pourtant le dimanche matin, voici que des femmes viennent au tombeau pour parfaire la toilette mortuaire. Quelle surprise : on a roulé la pierre qui obstruait l’entrée, plus de cadavre, il ne reste plus que le linceul !
Jésus n’est pas descendu de la croix pour épater ses ennemis. Il vient de donner la réponse qu’on lui a demandée le vendredi précédent, mais elle est toute différente. Comme on le chante dans la liturgie depuis 2000 ans :
« Il est ressuscité mais c’est en secret. »

On croyait en avoir fini avec ce prophète si dérangeant pour les autorités aussi bien juives que romaines. Que peuvent bien faire ses partisans à supposer qu’il en reste ? Ce sont des gens du peuple, sans instruction, sans argent, sans armée ?
Et c’est bien là tout le mystère de ce début du christianisme. Ses disciples disent qu’il est ressuscité mais d’une résurrection qui n’a rien à voir avec la réanimation d’un cadavre. Il est présent certes mais de manière mystérieuse. Il se manifeste quand il le juge opportun et d’une manière souvent déroutante.

Un voyageur sur la route d’Emmaüs

Il est ce voyageur qui rejoint sur la route d’Emmaüs deux disciples découragés. Cet inconnu leur remonte le moral. Il leur reproche délicatement leur manque de foi. Il leur montre que les évènements douloureux qui se sont déroulés à Jérusalem avaient été annoncés par les prophètes.
Ces deux disciples se sentent revivre et pressent leur compagnon de passer la nuit avec eux à l’auberge. Il accepte mais au cours du repas le voilà décidément qui fait les gestes que faisaient Jésus de son vivant. Plus de doute, ils n’osaient pas y croire pourtant c’est bien lui. Mais ils n’en sauront pas plus, le voilà qui disparaît à leurs yeux.

Les évangiles racontent plusieurs scènes de ce genre. C’est ainsi que les disciples comprendront peu à peu que leur maître est encore avec eux, qu’il est bien vivant mais dans un monde différent du nôtre, celui dont il avait parlé lui-même. Nombreux seront ceux qui auront le bonheur de ces manifestations qu’on appellera des apparitions.

Des disciples qui reprennent courage

Le plus surprenant c’est que ces mêmes disciples que l’épreuve de la mort de leur maître avaient presque anéantis, les voilà qui reprennent courage. Ils n’ont plus peur de rien, ni d’affronter les autorités, ni même la mort.
Rien désormais ne les arrêtera. Si on les pourchasse à Jérusalem ils s’enfuient. Bientôt on les retrouvera à Antioche, la plus grande ville de leur région puis ce sera Ephèse, puis Rome et tout le monde connu de cette époque.
Du reste Jésus ne se contente pas de redonner courage à ceux qui l’ont connu de son vivant. Il va jusqu’à se choisir des apôtres parmi ceux qui s’acharnent sur ces disciples.

Un jeune pharisien nommé Saul

Rappelons seulement l’histoire de ce jeune pharisien
« qui ravageait l’Eglise ; allant de maison en maison, pour en arracher hommes et femmes et les jeter en prison ».

C’est à ce jeune fanatique que Jésus va réserver l’une de ses manifestations. Il l’interpelle sur la route de Damas en lui disant :
« Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? »

Cette rencontre va bouleverser l’existence de ce jeune pharisien. Il en sera complètement transformé et deviendra le grand apôtre Paul qui a marqué si profondément les origines chrétiennes.

Jésus ne se manifeste plus ?

Mais direz-vous tout cela ce sont de belles histoires. C’est bien loin de nous. Depuis ce temps-là Jésus est monté au ciel, disons qu’il a quitté notre monde. Il ne se manifeste plus. Ce n’est pas si sûr ! Il ne manque pas d’exemples, encore aujourd’hui de croyants qui affirment avoir rencontré ce Jésus. Et ceux qui disent avoir fait cette expérience en ont été transformés eux aussi. C’est bien la meilleure preuve qu’ils disent vrai.

« Faisons comme ces croyants qui, au cours des siècles, nous montrent le chemin. Contemplons, étudions, questionnons la personne de Jésus et ses actes dans les évangiles, et nous serons petit à petit amenés au cœur de la foi en Lui. »

Conclusion

On m’avait donné une demi - heure pour parler d’un sujet si vaste. C’est bien peu. Savez-vous qu’en préparant cet exposé j’ai repensé souvent à une scène de l’évangile que je vous raconte. Ce sera le mot de la fin.

Un jour Jésus avait emmené ses disciples loin des foules. Il a profité de la circonstance pour leur poser une question très dérangeante.
« Qui dit-on que je suis ? »

Ils ont répondu à peu près ceci :
« Pour les gens tu es Jean le baptiste, ou quelqu’un des anciens prophètes revenus sur terre. »

Jésus ne s’est pas contenté de cette réponse, il a insisté :
« Et vous, que dites-vous que je suis ? »

L’apôtre Pierre a répondu :
« Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant ! »

Jésus l’a félicité, il lui a même dit qu’il ne pouvait pas avoir trouvé cette réponse tout seul. L’évangile ne dit pas ce que les autres disciples ont répondu.
Quand j’écrivais ces lignes j’ai senti que cette question m’était posée à moi aussi :
« Et toi qui dis-tu que je suis ? »

Ce n’était pas la première fois, du reste, que cette question revenait et je n’ai jamais fini d’y répondre.

Peut-être avez-vous entendu vous aussi la même question ce soir ?

Pour approfondir

Si vous voulez creuser davantage le sujet proposé ce soir vous pouvez lire :

  • Bible et histoire de Marie-Françoise BASLEZ ; Folio histoire
    « La Bible est pour l’historien, une source. mais comment la lire ? Comment retrouver le sens qu’avaient, à l’origine, les mots, les situations, les images que l’on y retrouve ? »
  • ou écouter quelque cassettes. Il y a une émission de Radio N.Dame diffusée le 25 mai 2004 sur la découverte des manuscrits de la Mer Morte à Qumran en 1947.
    Une autre émission plus ancienne diffusée par RCF sur « Eglise et Science. »
    On y découvre le sérieux avec lequel les recherches ont été menées à notre époque pour mieux connaître les sources chrétiennes.

Je propose aussi le témoignage d’un converti de notre temps : André LEVET. C’est en prison qu’il a rencontré Jésus. Il raconte le long chemin qu’il lui fallu parcourir auparavant..

fr Bernard Méha

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