Se garder d’une lecture « fondamentaliste » de l’Ecriture

Nous sommes tous tentés par une lecture de la Bible, et notamment du Nouveau Testament, qui refuse l’écart entre le récit raconté et ce qui s’est réellement passé.

Comme Jacques Brel, nous sommes tous tentés par une lecture de la Bible, et notamment du Nouveau Testament, qui refuse l’écart entre le récit raconté et ce qui s’est réellement passé.

Mais une telle lecture « fondamentaliste » est devenue impossible. Nous ne pouvons plus aborder les textes sacrés du christianisme sans tenir compte des multiples éclairages apportés par la science sous toutes ses formes depuis le début du siècle dernier.

Ainsi les manuscrits retirés des grottes de Qumran en 1947 et la découverte de l’Evangile de Thomas à Nag Haminadi en Egypte en 1945 ont permis de mieux connaître la complexité du milieu juif à l’époque de Jésus, et certaines communautés chrétiennes des deux premiers siècles. Ensuite, l’identification des « genres littéraires », la mise en lumière des ressemblances et des différences entre les quatre évangiles, l’évaluation des langages utilisés d’un texte à l’autre et parfois les différences d’écriture à l’intérieur d’un même évangile, sont autant de méthodes et de critères de lecture devenus familiers aux spécialistes. Il est, certes, bien normal qu’ils ne le soient pas aux autres. Mais il importe d’en faire passer les conclusions dans un public plus large.

Jean Delumeau : Guetter l’aurore, p. 153

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