Une télé parfois dangereuse

Le plus inquiétant réside dans la violence largement diffusée par les séries et les films, parfois aussi les jeux vidéo.

Une télé parfois dangereuse.

Mais le plus inquiétant réside dans la violence largement diffusée par les séries et les films, parfois aussi les jeux vidéo. On assiste depuis quelques années, et c’est assez nouveau, à un déballage de violence gratuite.
Pire encore, de nombreux scénarios ont tendance à présenter cette violence sans cause et sans but, comme une véritable jouissance. On voit des gens qui prennent plaisir à frapper, violer, tuer sans raison apparente.

Pourquoi certains réalisateurs décident-ils de fabriquer ces images qui peuvent, en l’absence d’explication, apparaître tout simplement comme perverses et sadiques ? Serait-ce justement pour exorciser les pulsions agressives que nous portons tous en nous ?
Ou bien parce qu’il n’y a pas d’autres lieux que la fiction où l’on puisse encore parler de la mort, montrer des cadavres ? Ou encore parce que inconsciemment, notre société à la dérive ne sait plus pourquoi elle devrait se soumettre à un commandement - « Tu ne tueras point » - dont elle a perdu le sens ? En quoi ce commandement aurait-il d’ailleurs plus de valeur qu’une conception nietzschéenne de la société où le plus fort définirait ses propres règles et déciderait arbitrairement d’éliminer ceux dont il juge que l’existence n’a pas d’intérêt, autrement dit les faibles ?

En quoi les circuits institués de la justice seraient-ils plus efficaces que la vendetta - c’est-à-dire la vengeance personnelle hors de tout contexte légal - mise en avant par de nombreuses fictions ? Toutes ces interrogations entrent certainement en ligne de compte pour expliquer une telle floraison de brutalité, parfois même de sauvagerie.
Jacques Arènes, « N’ayons pas peur des ados » p. 68

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