Une dernière précision sur la vocation de prêtre
Certains l’envisagent parfois de façon très négative, uniquement sous l’angle du sacrifice. On comprend alors qu’elle puisse faire peur à un garçon doué, plein de charismes et de talents.
- Comme si cette vocation allait éteindre ou brider tout le potentiel que ce jeune peut porter.
- Comme si devenir prêtre voulait dire renoncer à une vie pleine dans laquelle on puisse accomplir son humanité.
Cette idée est absurde, mais elle fait beaucoup de mal. Beaucoup en effet craignent du coup que cette « tuile » de la vocation leur tombe sur la tête ! Certains ont même peur de suivre une retraite ou de prendre les moyens habituels de discernement… et peu finalement acceptent de se poser tout simplement et loyalement la question.
Dieu pourtant ne peut se contredire. Les talents qu’il a donnés ne l’ont pas été par hasard. Il sait ce qu’il fait et saura s’en servir.
L’Église ne demande pas au jeune qui entre au séminaire de refouler ce qu’il est, de nier ce qu’il a reçu, d’enfouir ses talents et ses dons. Ce ne serait pas fidèle à l’Évangile.
Au contraire, l’Église va offrir à ce jeune l’occasion de mettre ce qu’il a reçu et ce qu’il est au service de la mission. Le goût d’entreprendre, le charisme de la parole, le leadership, les aptitudes à la communication, la capacité à travailler en équipe, l’esprit créatif, l’audace et l’imagination, la capacité de travail ou d’analyse, etc., il ne s’agira pas d’y renoncer, mais bien de s’en servir si on a reçu tout ou une partie de cela !
On a besoin de prêtres avec ces talents, si précieux pour conduire une communauté ou mener des projets d’évangélisation.
La vie du prêtre n’est pas d’abord un renoncement, mais bien un don ! Et s’il y a des choix exigeants, c’est toujours au service d’un plus grand amour, d’une autre forme de don. Voilà pourquoi ni le célibat, ni le renoncement à une carrière ne sont vécus comme des frustrations. Ils participent au contraire à notre joie de prêtre.
Nous savons ce que nous avons donné à Jésus pour le suivre. Il nous a comblés en retour. Le jeune homme riche de l’Evangile a eu peur de tout donner. Il est reparti tout triste… Il avait l’impression de « tout perdre » en disant oui, il aurait au contraire tout gagné… et en premier lieu la joie de ceux qui se découvrent choisis, malgré leur pauvreté, pour la plus haute mission : servir « la gloire de Dieu et le salut du monde » !
Extrait de "Catholiques, engageons-nous ! de Pierre-Hervé GROSJEAN, Artège février 2016.