J. C. Guillebaud : la tyrannie du plaisir

L’auteur, présentation des extraits.

L’impulsion du violeur pourrait s’analyser comme une revanche prise, à l’âge adulte, sur la nouvelle hégémonie maternelle - et maternante - des femmes.

S’il était une question dont on ne voulût plus débattre, c’était bien celle de l’interdit en soi. Une société peut-elle vivre durablement ainsi ? Le fait est qu’on éluda avec obstination la question.

Aucune société avant la nôtre n’avait consacré au plaisir autant d’éloquence discursive, aucune n’avait réservé à la sexualité une place aussi prépondérante dans ses propos, ses images et ses créations.

Né en 1897 dans la Galicie autrichienne, Reich avait rencontré Freud à Vienne dans les années 20 avant de rompre avec lui. Emprisonné au pénitencier de Lewsburg, Reich y mourut le 3 novembre 1957.

« C’est principalement sur d’autres terrains que le christianisme affronte la culture païenne : souci d’éliminer le polythéisme sacrificiel des campagnes et d’interdire les sacrifices païens. »

Nos sociétés, qui répriment et tolèrent tout à la fois, fuient sans courage cela même qu’elles croient regarder en face : le sexe et les questions qui lui font escorte.

Nous attendons du droit pénal ce que nous escomptons de la médecine : une garantie sécuritaire maximale, un hypothétique degré zéro du risque, une assurance contre chaque préjudice imaginable.

Il faudra nous résoudre à admettre que les cultures traditionnelles n’avaient pas si mal compris l’intrication indissociable entre la sexualité et la violence.

Le rôle grandissant joué dans les prétoires et auprès des magistrats par les « experts » de toutes sortes est l’un des phénomènes les plus inquiétants et les moins souvent dénoncés.

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