Des millions d’hommes et de femmes broyés sur l’autel d’un avenir radieux

Depuis quelques décennies, l’avenir est plutôt une menace qu’une promesse assurée de bonheur.

Des millions d’hommes et de femmes ont été impitoyablement broyés sur l’autel d’un avenir radieux. Mais les effets et méfaits de la conception moderne de l’Histoire débordent largement le seul phénomène totalitaire. Toutes les grandes idées qui ont fait bouger les hommes, tous les progressismes des derniers siècles, sont puissamment téléologiques, y compris le libéralisme.

Le grand récit de la croissance économique n’échappe pas aux critiques que l’on peut adresser à la philosophie de l’Histoire. Comment ne pas relever la légèreté avec laquelle on justifie les souffrances sociales occasionnées par la brutalité des changements économiques, au nom de ce bien suprême qu’est la croissance ?

Nous sommes pourtant devenus plus circonspects. La fin du communisme et l’effacement quasi complet du marxisme en tant qu’idéologie à caractère messianique ont radicalement changé le climat intellectuel.

Depuis quelques décennies, l’avenir est plutôt une menace qu’une promesse assurée de bonheur. Même si nous croyons encore au progrès technologique, nous avons appris à nous en méfier, surtout depuis Hiroshima. Au fur et à mesure que se précise la perspective d’une crise écologique majeure, l’inquiétude tend à l’emporter sur les certitudes progressistes. Nous sommes désormais davantage liés par la crainte de catastrophes (militaire, sanitaire, environnementale…) que par l’espérance d’un monde nouveau.

(Bernard Perret : La logique de l’espérance p. 195 )

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