Violence à la télévision

Jusqu’à présent, aucune de nos institutions ou organismes détenant une parcelle d’autorité n’a accepté de s’en saisir au fond et de le traiter sérieusement.

Je voudrais féliciter le journal pour avoir abordé dans son numéro du 21/11/08 le problème de la violence à la télévision, et pour la qualité et la modération (peut-être un peu trop consensuelle) de l’article de Messieurs Bouvet et Larcher. Il s’agit là d’un vrai et grave problème de société qui engage clairement notre avenir et notre capacité à construire un monde vivable pour nos enfants.

Jusqu’à présent, aucune de nos institutions ou organismes détenant une parcelle d’autorité n’a accepté de s’en saisir au fond et de le traiter sérieusement. Il faut donc continuer à poser le problème devant l’opinion. Je voudrais faire à propos de votre article quelques remarques additionnelles :

  • J’ai beaucoup apprécié la remarque de Mme Vincent-Deray qui « ne réclame pas une télévision aseptisée », mais il faut être membre du CSA pour penser qu’une société peut vivre sans un minimum d’asepsie. J’ai envie de demander à cette charmante dame si elle accepterait de se faire opérer dans un hôpital on l’on ne respecterait pas ces règles d’asepsie.
  • C’est bien évidemment faire preuve de lâcheté et d’irresponsabilité que de renvoyer sur les familles l’intégralité de la tâche de préserver les enfants de la contamination de la violence, alors qu’on sait bien que les familles les plus fragiles sont les plus exposées et seront incapables d’un tel filtrage.
  • Toutes proportions gardées, ce problème de la violence à la télé est tout à fait comparable à celui du tabagisme. Il a fallu la multiplication des cancers des fumeurs et le problème financier de santé publique correspondant pour que l’État cesse d’être l’empoisonneur public au travers du groupe Seita et édicté une réglementation draconienne, sans doute excessive d’ailleurs et légèrement attentatoire aux libertés individuelles.

Mais en matière de violence à la télé nous sommes à des années-lumière de la législation anti-tabac.

L’exemple du tabagisme est instructif car il montre que pour des raisons de santé publique on n’a pas hésité à brider assez fortement la liberté individuelle, sans déclencher de bronca monstre parmi les fumeurs. Avec la violence à la télé, c’est la santé mentale publique du pays dont il s’agit, avec les coûts croissants en matière de délinquance et de dérive éducative. Elle est justiciable des mêmes procédures limitatives que le tabagisme. […]

J. Saleil (Loire) La croix 31/12/2008
dans Courrier des lecteurs

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