L’Europe a su intégrer les chiffres indiens et le papier chinois sans y perdre son latin. Bravo pour cet éclectisme et cet universalisme ! Je me réjouis du progrès technique et d’une organisation économique qui ont su triompher des famines à répétition qui sévissaient sur tout le continent jusqu’au milieu du xixe siècle.
Mais je trouve l’hyper sécularisation républicaine quelque peu étouffante. La laïcité à la française repousse tellement les questions spirituelles dans le domaine privé que mon séjour à Tamié m’apparaît comme une entreprise de « dé-sécularisation » régénératrice : les fêtes religieuses et la prière rythment et nourrissent la vie quotidienne.
Noël à Tamié est pour moi un moment d’approfondissement de ma relation filiale à Dieu. Je médite le prologue de l’évangéliste Jean :
« Tous ceux qui l’ont reçu, ceux qui croient en son nom, il leur a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu. Ils ne sont pas nés de la chair et du sang, ni d’une volonté charnelle, ni d’une volonté d’homme : ils sont nés de Dieu. »
Henry Quinson : « Moine des Cités » p. 46