L’enseignement du fait religieux à l’école.
Êtes-vous favorable à l’enseignement du fait religieux à l’école, comme le propose le rapport de Régis Debray ?
Je suis certainement favorable à l’enseignement de l’histoire des religions. Nos élèves ont besoin d’acquérir un certain nombre de repères culturels.
C’est également un facteur clé de l’apprentissage du dialogue, du respect de l’autre, de la compréhension des différences, y compris à l’âge scolaire. L’apprentissage de l’histoire des religions est à l’évidence un moyen de faire reculer le racisme et la xénophobie. Ce devrait être l’une des missions de l’Éducation nationale.
Nos élèves ne manquent pas d’entrer dans le détail des divinités grecques. Moi-même, j’ai souffert sur le sujet ! C’est sans doute très utile pour forger une culture humaniste, mais, de mon point de vue, c’est bien moins nécessaire que l’apprentissage des moments fondateurs des grandes religions qui sont aujourd’hui pratiquées en France.
Le culte de Jupiter sous l’Empire romain est certainement intéressant, mais il me paraît quand même beaucoup plus important pour la formation d’un citoyen d’avoir des notions et des références sur ce qu’a vécu la communauté juive en Europe, de saint Bernard à Auschwitz, de Maïmonide à Kafka, la manière dont s’est formée l’Eglise catholique, son rôle dans l’histoire de France, le schisme avec les protestants, les origines de l’islam, la dernière grande religion révélée. Je suis persuadé de surcroît qu’on peut enseigner l’histoire de nos grandes religions sans risque de prosélytisme. (p.158)