Ce que je sais, Marie, c’est que tu n’es pas une sainte de vitrail.
Tu es bien une femme réelle qui a connu comme nous les ténèbres de la foi, l’incompréhension des gens, les luttes quotidiennes pour tenir ton ménage dans ta petite ville de Galilée. J’imagine un peu les railleries, les sous-entendus, des femmes de ton milieu quand on s’est aperçu que tu étais enceinte alors que tu n’habitais pas encore avec Joseph.
Tu as connu une longue vie avec des épreuves
qui peu à peu ont fortifié ta personnalité, ton courage, ta foi, car ce Fils t’en a vraiment fait voir. Tu as tenu bon. Il n’a pas été facile de comprendre la folie de la croix, pas plus facile pour toi que pour Paul, le persécuteur converti.
Comme Mère Teresa, comme Thérèse de Lisieux ou Thérèse d’Avila tu as dû vivre des moments de nuit. Il a fallu lutter contre le découragement. Si tu as réussi à franchir ces moments difficiles c’est que tu n’étais pas seule. Tu as trouvé réconfort dans la prière. Et puis il y a eu ces heureuses surprises. Ton visiteur mystérieux qu’on appelle l’Ange Gabriel (je ne vois pas bien, dans le concret comment il était) t’avait donné un signe bien
réconfortant. Tu es allé voir ta cousine et, là, ça été un moment de grande joie.
Mais j’arrête là mes imaginations. Moi aussi, je suis d’accord avec le Père Varillon : « Tout discours sur Marie est non seulement inadéquat mais pénible… »
Ce qui m’impressionne le plus c’est de voir tous ces ex-votos
qui tapissent tous les murs de certaines églises comme celle de Notre Dame des Victoires à Paris où je me suis rendu le 15 août dernier. Et puis il y a aussi ceux de la grotte de chez moi, à Bains-sur-Oust, ceux de la grotte de Lourdes. Tous ces gens qui ont payé ces petites plaques de marbre montrent par là qu’ils ont une dette envers toi. Que s’est-il passé ? C’est un secret entre eux et toi Marie.
Moi aussi j’ai mes secrets je ne saurais les partager avec mes confrères mais il m’arrive d’en parler avec mon accompagnateur spirituel.
(Méditation au cours d’une prière mariale)