Toutes les fois que je prends une décision pour la vérité, pour la justice, pour la liberté, bref pour ce qu’on appelle les valeurs, le Christ ressuscité donne à ma décision une dimension proprement divine.
Pour le dire en passant, il ne peut diviniser que mes décisions « humanisantes ». Le péché est ce que le Christ ne peut pas diviniser, parce que ce n’est pas humanisant ; le péché, c’est toujours de renoncer à humaniser, c’est ce qui est dés-humanisant.
On ne peut bien comprendre ce qu’est le péché que si l’on comprend d’abord ce qu’est notre vocation. Car le péché consiste à manquer à notre vocation. Il est le refus de notre divinisation et cela se traduit par l’égoïsme sous toutes ses formes, c’est-à-dire le contraire de ce qu’est Dieu.
Il y a autant de pâques dans l’histoire qu’il y a de décisions humaines « humanisantes »
Telle est la pâque de l’histoire et il y a autant de pâques dans l’histoire qu’il y a de décisions humaines humanisantes. Jour après jour, décision après décision, nous construisons une éternité humano-divine, mais cette éternité n’est humano-divine que parce que le Christ la construit avec nous.
Nous, chrétiens, nous croyons que tel est le sens de notre existence et que ce sens est vécu dans l’accomplissement même de notre tâche humaine. Si nous n’étions que des hommes, nous ne construirions que de l’humain et l’humain relève du vers de Valéry : ‘Tout va sous terre et rentre dans le jeu.’ Mais Celui qui s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu est au cœur de notre liberté et transfigure divinement notre activité humaine humanisante.
François Varillon, extraits de ses conférences
cf « Joie de croire, joie de vivre », p. 48