Harry Potter

L’auteur fait l’apologie de la sorcellerie dans un style très accessible et à destination d’un public jeune.

Harry Potter est, avant toute autre considération, un phénomène éditorial avec plus de trois cents millions de livres publiés sur les cinq continents en l’espace de quelques années seulement. L’auteur anglais, Joanne Kathleen Rowling, fait l’apologie de la sorcellerie sur plus de deux mille pages — six volumes déjà parus — dans un style très accessible et à destination d’un public jeune. (…)

Les lecteurs ou spectateurs parfois très jeunes — six à huit ans — ne sont évidemment pas en mesure de discerner la part de rêve, indispensable, de ce qui relève de la magie noire et de l’occultisme classique au sein même des intrigues successives.

Autant les contes et légendes traditionnels, sauf très rares exceptions, connaissent un dénouement heureux à travers le désormais très célèbre « ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants », autant les perspectives de notre jeune sorcier sont nettement plus noires et désespérées. Bien sûr que le scénario n’est que pure fiction, mais les enfants ne l’entendent pas de la sorte. En effet, interrogés sur le profil de l’œuvre, ils expriment généralement leurs interrogations à l’image de la mort de notre héros, mort annoncée au terme du septième et dernier volume de la Saga ou encore à l’image de l’ultime malédiction du troisième film formulée par Harry Potter lui-même :
« Je ne vous souhaite que le malheur ! »

La Belle au bois dormant et Blanche Neige subissent moult maléfices mais c’est toujours l’amour qui l’emporte. Harry Potter est un personnage très attachant, à l’enfance malheureuse comme Cendrillon mais sa destinée, quant à elle, se retourne toujours à son désavantage. Il semblerait que le Petit Poucet ne parvienne plus à retourner la situation : les Ogres — et les Uruk-Hai ont désormais la vie dure ! Certes la différence est infime en apparence mais la magie noire semble ne plus lâcher sa proie et surtout rend très difficile un quelconque Happy End ! Comment cela est-il perçu dans l’imaginaire de nos enfants ?

Les expressions culturelles décrites dans les pages précédentes constituent les repères des jeunes d’aujourd’hui au sortir de l’enfance. Elles combinent de façons syncrétiques des éléments hétéroclites et folkloriques des différentes civilisations.
Tout en fournissant des références prétendument religieuses à ces jeunes enfants, elles les éloignent en fait des grandes traditions philosophiques et spirituelles.

Dans ce contexte déstructuré et déstructurant, ces jeunes abordent une culture dite « jeune » (ce que nous appelons la « Culture Jeune »), culture marquée par des pratiques extrêmes et des expériences hors limites.

Benoît Domergue : « Culture Jeune et ésotérisme » p. 19

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