1.
Jésus appartient au peuple élu d’Israël. Il est entièrement pénétré par l’esprit d’un monothéisme conséquent (Mc 12,28-34). La Bible parle toujours à nouveau de la jalousie du Dieu un et unique par rapport aux faux dieux. Jésus ne dit pas qu’il est Dieu. Il s’appelle « Fils de Dieu » (Jn 10,36) ou simplement « le Fils » (cf. Mt 11,27). Jésus en réfère précisément à son origine « céleste » quand il reprend à son compte la désignation « Fils de l’homme » de la vision de Daniel (Dan 7).
Ce qui est fondamental, c’est que Jésus vit dans une relation particulière au Dieu unique, qu’il ose appeler « Abba » (papa). Les titres « Fils de Dieu » et « Messie » à eux seuls étaient, à l’époque de Jésus, trop vagues pour pouvoir transmettre l’identité que se donnait Jésus. Jésus ne parle que rarement du Saint Esprit, uniquement en Mc 3,28-30. Mais il vit intensivement dans la force de l’Esprit.
2.
Après la passion et la résurrection de Jésus, les apôtres comprennent à l’appui d’une « puissante » inspiration de l’Esprit, la signification de leur expérience de vie avec Jésus. Ainsi ils viennent à leur proclamation que ce Christ (Messie), le vivant, le ressuscité des morts, est identique à Jésus de Nazareth avec qui ils avaient vécu et qu’ils ont vu mourir sur la croix. Ils osent confesser qu’il est le Sauveur et le Seigneur, et que, dans sa relation à son Père, il est de façon absolument unique Fils de Dieu.
A partir de là seulement, les « formulations trinitaires » se font plus fréquentes, le titre « Fils de Dieu » est utilisé, il est question de « l’Esprit de Dieu » (en grec, pneuma : souffle divin), dont les apôtres ont ressenti de manière formidable la présence, avant même qu’ils ne lui aient donné un nom précis.
On en arrive ainsi à la confession centrale de la foi chrétienne, que Dieu est Père, Fils et Esprit. Cette confession se doit de la réalité du Ressuscité et a ses racines dans la foi des apôtres.
3.
Dans le contexte des hérésies christologiques, qui furent plus que nombreuses au troisième et au quatrième siècle, il s’avéra nécessaire de renforcer la foi en l’unicité de Dieu et aussi la foi en la réalité du Père, du Fils et de l’Esprit. Un processus continu de maturation amena à la formulation du Quatrième Concile du Latran de 1215. Elle dit que la nature divine est unique, mais qu’elle consiste en même temps en trois personnes. Elles comprennent le Père comme l’origine sans origine, le Fils qui doit son origine de toute éternité au Père, l’Esprit qui procède des deux – alors que tous les trois sont de même substance.
→ voir le site « Les musulmans interrogent, les chrétiens répondent »