Depuis des décennies ou des siècles, la question de Dieu ne cesse pas d’être présente de toutes sortes de façons dans notre culture occidentale, et en particulier dans notre culture française, à cause des innombrables péripéties politiques et sociales en fonction desquelles on s’empare de cette question.
Nous sommes là sur un terrain extrêmement mouvant, où se côtoient des zones désertiques, des espaces sauvages et des jardins plus ou moins bien entretenus ! Je veux dire que le même nom de Dieu sert à désigner tantôt Celui que l’on considère comme une menace et un fauteur de troubles, tantôt Celui dont on se sert pour faire triompher des causes très humaines et parfois très violentes, parfois aussi Celui que l’on refoule plus ou moins consciemment, ou que l’on exalte d’autant plus passionnément que l’on avait collaboré d’abord à son refoulement.
L’Église ne peut pas se dispenser de tenir compte de ce paysage complexe. Elle a la mission de manifester la nouveauté chrétienne ou judéo-chrétienne de Dieu dans un monde qui, globalement, ignore cette nouveauté, d’autant plus qu’il croit la connaître déjà.
Mgr Claude Dagens : « Méditations sur l’Eglise catholique en France » p. 66