Nous avons décidé de marcher sur deux pieds, deux slogans.
Le premier : « Ni partir ni nous taire. »
C’est une réponse à la fois à ceux qui nous disent qu’ils n’en peuvent plus et qu’ils vont partir, mais aussi à d’autres qui ne cessent de nous répéter : « Si vous n’êtes pas contentes, partez ! » ou, plus abruptement : « Taisez-vous ou partez ! », comme si parler était un crime contre l’Église. Mais les baptisés ont le droit de parler. Il y a même un article du droit canon qui le stipule explicitement.
L’obéissance chrétienne, ce n’est pas, comme le disait un ministre de la République : « Fermer sa gueule ou partir » ! Les baptisés ne sont pas une sorte d’armée qui marche au doigt et à l’œil et qui aurait le devoir d’être « La Grande Muette ». Bien au contraire. Les baptisés (confirmés) « ont le devoir et le droit de travailler à ce que le message divin du salut atteigne sans cesse davantage tous les hommes de tous les temps et de tout l’univers ». Et pour ça, il faut bien qu’ils deviennent responsables de leurs actes et de leurs paroles.
Nous voilà donc dans l’Église catholique qui est notre bien, notre demeure, dont nous ne nous laisserons pas expulser. Et nous n’allons pas non plus nous taire.
« Les catholiques » ne sont pas une voix unique qu’exprimerait principalement le pape, et que relaieraient plus ou moins servilement les évêques, à charge pour les fidèles de se taire ou de bêler en chœur.
Le rôle du pape et des évêques est de manifester et de célébrer la communion de tous les membres du Corps. Et la communion n’est pas l’uniformisation. Dans la pluralité et la complexité du monde contemporain, l’Évangile a plus que jamais besoin d’être annoncé selon des modes et des charismes variés.
Anne Soupa et Christine Pedotti,
« Les Pieds dans le bénitier », p. 139