Fr. Varillon : la source c’est le Christ.

On ne communique avec Dieu que par le Christ et on ne communique avec le Christ que par l’Église.

On ne communique avec Dieu que par le Christ et on ne communique avec le Christ que par l’Église.

C’est bien joli de vouloir lâcher l’Eglise, de vouloir aller à Jésus Christ sans passer par l’Église mais c’est tout de même de « notre mère l’Église » que nous apprenons qui est Jésus Christ.

Qu’est-ce que c’est cette histoire de monter sur les épaules de celle qui a été notre nourrice pour lui taper dessus ? Elle a ses défauts et ses fautes qui font souffrir, comme on souffre des imperfections d’une mère. Mais, sans l’Église, comment saurions-nous que Dieu est amour et s’est incarné ?

Supprimez l’Église : dans vingt ans, plus personne ne saura que Dieu se donne, plus personne ne saura que le sens de la vie est de partager éternellement la vie même de Dieu. Certes il y a dans l’Église des pédagogies souvent périmées, des structures à modifier, peut-être même de fond en comble. L’Église est toujours à réformer, selon l’adage traditionnel. Il n’empêche que l’enseignement sur le fond des choses, à savoir qu’il y a un homme-Dieu et qu’en lui nous sommes pleinement humanisés et divinisés, c’est l’Église qui nous le donne ; et non seulement l’enseignement mais la vie même du Christ par les sacrements.

L’Église n’est donc pas, comme certains le penseraient volontiers, une nécessité pédagogique transitoire, comparable à l’autorité des parents dont on se détache à mesure qu’on avance dans la vie. Au contraire, plus on avance dans la vie, plus l’Église est proche, car c’est par elle qu’on avance, c’est elle qui fait avancer. Je prendrai une comparaison : l’homme est polarisé ou aimanté par Dieu qui vient et nous attire à lui. La force d’aimantation, c’est l’Église ; quitter l’Église, c’est quitter le champ magnétique.

Par conséquent, l’Église n’est pas du tout, comme certains le lui reprochent, une sorte d’intermédiaire entre l’homme et Dieu, empêchant qu’il y ait un contact direct. Elle n’est pas médiatrice, au sens où une nation est médiatrice entre deux autres dont les points de vue sont opposés, afin de les rapprocher et d’aboutir à une conciliation. L’Église ne se tient pas dans un juste milieu entre l’homme et Dieu ; c’est elle, au contraire, qui met le contact. Elle est, en quelque sorte, la lumière grâce à laquelle il y a communication directe entre l’homme et Dieu dans le Christ. Pour approfondir cette intelligence de l’Église, il faut en connaître la triple origine.

François Varillon, extraits de ses conférences
cf « Joie de croire, joie de vivre », p. 117

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