Persécutions des 1ers siècles de notre ère

Dans l’Antiquité, la croyance relève du for intérieur et seule l’expression publique peut conduire les autorités à intervenir.

Interdire le christianisme n’implique pas alors la recherche et la poursuite systématiques des chrétiens : l’empereur Trajan est très clair sur ce point.

Comme toujours dans l’Antiquité, la croyance relève du for intérieur et seule l’expression publique peut conduire les autorités à intervenir. Encore faut-il qu’il y ait trouble de l’ordre public. Comme on le voit clairement dans les Actes des martyrs qui prennent la forme de minutes de procès, le motif immédiat de la condamnation est bien le « nom de chrétien », ce qui implique la reconnaissance de l’adhésion au Christ au cours de l’interrogatoire (c’est ce qui a fait évoluer le sens de « martyre » de « témoignage en justice » à « confession de foi »).

Mais l’inculpation reposait souvent sur un second chef d’accusation, associant le délit religieux à un crime de droit commun : cela avait déjà été le cas lors du procès de Socrate, quand l’accusation d’impiété (« ne pas honorer les dieux de la cité) avait été complétée par celle de diffuser un enseignement pernicieux.

Cette double accusation fut reprise, par exemple, contre l’évêque de Smyrne, Polycarpe, puis contre le philosophe Justin dans la seconde moitié du IIe siècle. Aux yeux des autorités, une croyance ne peut s’avérer dangereuse que quand elle fait l’objet d’un enseignement public.

M. Fr. Baslez, « Comment notre monde est devenu chrétien » p. 74

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