On élève la maison d’un étage
En 1935 pendant les vacances, la maison a été élevée d’un étage, ce qui nous a donné un magnifique dortoir parqueté de 50 lits, des lavabos, des douches à eaux chaude et froide, une petite infirmerie et des chambrettes pour malades. Tout plaît à cet étage tellement tout est clair, propre et bien disposé. La rentrée scolaire a donné plus de 50 élèves nouveaux dont 36 en petite classe et dès la rentrée on pointe au total 210 élèves.
On inaugure l’internat avec 18 pensionnaires dont 4 juvénistes. C’est un groupe charmant d’enfants de 8 à 12 ans, âge de la docilité et de la confiance.
On commence l’enseignement secondaire
L’école fait un nouveau pas en avant en se lançant dans l’enseignement secondaire. La première classe du gymnase a été ouverte et compte 18 élèves, chiffre plein d’espoir quand on sait les multiples ennuis qui attendent ces élèves à la fin de leur année scolaire : examen de passage, taxe d’examen assez élevée, etc…auxquels ils échapperaient s’ils fréquentaient les gymnases publics.
Visite du Fr Jean-Emile
délégué du Supérieur Général
En 1936, le 29 Mai, le C.F. JEAN EMILE, délégué du Révérend Frère arrive à Beograd. Dans cette maison , tout est nouveau pour lui. Il est heureux de trouver un établissement scolaire très moderne, quoique d’apparence très simple, bien adapté à sa clientèle.
Dans la réception solennelle qui lui est faite, c’est en huit langues différentes qu’il est salué. Papas et mamans avaient appris par leurs enfants qu’un grand Visiteur était de passage au pensionnat des Frères et voulurent contribuer à la fête : bouquets et compliments arrivèrent nombreux. Dans la soirée, M. Lacoste, Secrétaire de la légation de France eut la gentillesse de nous conduire en voiture à Zemun , en face Beograd, pour y visiter les ruines datant de l’occupation des Turcs.
A la rentrée de septembre , nous recevons 42 nouveaux élèves dont 38 pour la petite classe ; les internes sont au nombre de 30 y compris 7 juvénistes. Au total = 240.
En fin d’année nous eûmes quelques inquiétudes sur le sort de l’école. Nous avions acheté le terrain et construit l’école au nom de l’Archevêché de Beograd. A la suite d’ une mauvaise administration financière, l’Archevêque catholique est contraint de donner sa démission et les créanciers menacent de faire vendre tous les biens de la mense épiscopale dont notre propriété. Aussitôt toutes les mesures possibles sont prises pour écarter ce malheur en attendant de transférer nos droits à la Congrégation. Une transaction ayant eu lieu avec les créanciers , nos craintes s’évanouirent et le transfert put se réaliser sans difficulté.
Fr. Hilaire Détraz, extraits de ses Mémoires (1980)