Au Québec dans les années 1960

« La Révolution tranquille » voyait se dissoudre comme neige au soleil le carcan clérical. Les églises fermaient les unes après les autres. (p. 149)

Au Québec, les années 1960 ont été des temps de grande liesse. « La Révolution tranquille » voyait se dissoudre comme neige au soleil le carcan clérical. Les églises fermaient les unes après les autres. Au terme des années de collège, les vocations religieuses diminuaient à toute allure : en cinq ans, on était passé du tiers d’une classe à un, voire zéro postulant. Ceux qui étaient partis avec ferveur œuvrer chez les Pères Blancs d’Afrique revenaient maintenant au pays et sortaient avec les filles.

Il y avait comme une impression de joyeuse débandade, le dégel après un si long hiver. Cette puissance du climat collectif sur les opinions individuelles n’était pourtant pas sans m’étonner et m’inquiéter. J’en voyais les effets tout autour de moi. Ce phénomène, qu’on retrouve un peu partout dans l’histoire des sociétés, nous indique une des limites de la liberté humaine : la difficulté à résister à la pression du groupe, même, et peut-être surtout, lorsqu’elle est tacite et sans violence. L’éruption du fascisme en Italie et en Allemagne pendant les premières décennies du XXe siècle en est un exemple frappant.

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Hubert Reeves  : « Je n’aurai pas le temps » p. 149

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