L’épreuve décisive
« Maurice, tu es un homme fini ! […] Oui, tu as perdu toute autorité sur ton personnel et même tout contact avec lui et cela parce qu’il y a un paravent entre toi et lui, tu me comprends ? – Non, articulai-je difficilement, la bouche sèche je ne vois pas de quoi tu veux parler. – Allons, tu sais très bien de qui je veux parler et tu dois te ressaisir… » (p. 66)
« Il me montra du doigt une pile de dossiers impressionnante à l’extrémité de son bureau. ‘J’ai là de quoi te faire sauter !’ – ‘Mais, qu’y a-t-il dans ces dossiers ?’ – ‘Des témoignages accablants sur toi et sur Claude.’ – ‘De qui ?’ – ‘Cela, c’est mon problème ; j’ai des agents qui me renseignent dans tous les services.’ » (p. 67)
Où trouver de l’aide, vers qui se tourner ?
« De toute façon, j’étais surtout préoccupé par la dégradation de la santé de Claude, malgré les différentes tentatives de traitement scientifique ou occulte. […] Je proposai alors à Claude de passer quelques jours en vallée de Cerdagne, près de Font-Romeu, à l’hôtel. […] Il me vint alors une idée inattendue pour un maçon athée, c’est de proposer à Claude de s’arrêter à Lourdes, en rentrant vers la Bretagne. Je pensais que cela pouvait provoquer chez elle un choc psychologique salvateur ou un choc cosmo-tellurique, mes connaissances en radiesthésie et en géobiologie m’ayant appris que Lourdes, comme certaines cathédrales, était située sur un croisement de courants telluriques, qui pouvaient expliquer les phosphènes perçus par Bernadette …(p. 81)
Passage à Lourdes
Claude est conduite à la piscine de Lourdes où elle accepte d’être baignée. Pendant ce temps son mari, Maurice, se réfugie à la Basilique inférieure. Une messe y était célébrée.
« Avant mon entrée dans la maçonnerie, j’avais considéré la messe comme un rite suranné, une sorte de superstition destinée à s’attirer les faveurs du ciel, comme les primitifs s’évertuent par différentes incantations à attirer à eux les entités bienfaisantes et à chasser les mauvaises. » (p. 85)
« moi qui m’était moqué des voix de Jeanne d’Arc, j’entendis nettement dans ma tête une voix douce – ce n’était ni ma conscience, ni une voix extérieure – qui me disait : ‘C’est bien, tu demandes la guérison de Claude, mais qu’as-tu à offrir ? » (p. 86)
« à ma propre surprise, certaines de mes convictions bien enracinées basculèrent en quelques heures. » (p. 88)
Il annonce sa conversion à ses ’frères’
« A la première tenue [réunion de la Loge] qui eut lieu après notre passage à Lourdes, je demandai la parole au Vénérable qui m’avait succédé lors des ‘questions diverses’, en fin de réunion, et, hardiment j’annonçai à mes frères ma conversion soudaine et inattendue. Comme d’usage aucune réaction ne se produisit en loge, mais, une fois, sur les parvis, puis aux agapes, pas un frère ne m’adressa la parole. Manifestement, tout le monde était gêné, mais personne ne fit de commentaire. » (p. 90)
De retour au travail, lui-même et son épouse après avoir été changé de postes seront victimes de vexations. « C’était une rétrogradation flagrante au regard des dispositions de la convention collective applicable à tous les Centre d’examens de santé et protégée par un Conseil national de Discipline. » (p. 93)
Intimidation, menace de mort
« Je consultai alors un avocat que je connaissais et qui faisait partie de Grande Loge de France et je lui demandais de préparer une plainte devant les Prud’hommes, chargé des conflits entre employeurs et employés […] Trois jours plus tard, alors que j’étais retenu à l’appartement par une grippe et fébrile, nous eûmes la surprise, Claude et moi, d’avoir la visite matinale d’un ‘frère’ de la Grande Loge de France, Secrétaire régional de Force Ouvrière, Professeur de Faculté, qui me dit froidement que si je me pourvoyais devant les Prud’hommes ‘je risquais ma vie’ et qu’il ne pourrait rien faire pour me protéger. J’étais abasourdi. Je savais que l’on pouvait être amené à risquer sa vie pour défendre un frère … mais je ne pouvais pas imaginer que l’on puisse être menacé de mort par des maçons honorablement connus dans notre ville ». (p.. 95)
« Ma dernière planche au Grand Orient »
« Je retournai tout de même en loge, mais avec une intention bien précise : tester la fameuse tolérance maçonnique et l’amitié des mes frères » (p. 103)
« Bien sûr, j’avais fait pas mal de concession à la Gnose, dont les maçons dont friands, mais, malgré cela, et pour la première fois de ma vie maçonnique, j’entendis, pendant mon exposé, des lazzis chuchotés mais très distincts ‘à bas la calotte !’ et, ce, à plusieurs reprises. Le Vénérable, lui, ne remplit pas pleinement son rôle qui aurait été de faire cesser sur-le-champ, par un coup de maillet, ces inadmissibles infractions au règlement : en loge, on n’interrompt jamais un orateur ! […] je m’éclipsai discrètement avant les agapes et décidai de ne plus participer aux travaux de la loge dont j’avais été le Vénérable ; » (p. 114)
A la cathédrale de Versailles, un eucharistie avec le Père Emilio Tardif
« Après que la foule eut communié, le père Tardif reçut des paroles de connaissance annonçant des guérisons et, comme au temps de Jésus sur terre, des infirmes, se levèrent de leurs civières, des arthrosiques levèrent la main pour montrer que leur épaule n’était plus bloquée, un sourd déclara entendre. Un médecin vint annoncer à l’ambon la guérison de son arthrose vertébrale invalidante, dont il n’avait pas osé témoigner, un an plus tôt lors d’un passage du père Tardif en France, et alors qu’il était venu, non pour lui mais pour demander la guérison de son fils. » (p. 121)
La Cour d’Appel de Rennes lui rend enfin justice
« La Cour d’Appel de Rennes ‘considérant […] condamne la Caisse d’Assurance Maladie d’llle-et-Vilaine à payer au Dr C. une somme de un million de francs à titre de dommages-intérêts’ … » (p. 137)
L’effusion de l’Esprit Saint
« Ce soir-là à Saint-Broladre, je m’avançai au pied de l’autel, où deux religieuses étaient à genoux pour accueillir les fidèles. Je m’agenouillai entre elles et elles me demandèrent si j’avais une prière à formuler : je leur demandai de savoir ce que le Seigneur attendait de moi. Elles posèrent alors une main sur chacune de mes épaules et prièrent doucement en langues. Brusquement mon dos fut secoué de violents sanglots, puis des larmes m’inondèrent le visage enfin une paix indescriptible m’envahit, enlevant toutes mes tensions, tout mon anxiété, toutes mes peurs, toutes mes blessures anciennes. L’une des sœurs eut alors des ‘paroles de connaissance’, m’annonçant que ‘j’aurais à aider des malades et des gens blessés par la vie, mais qu’auparavant, et cela était plus inattendu pour moi, il me faudrait témoigner dans ma famille. » (p. 141)